Au pays du Soleil-Levant, les contrastes sont rois, ce qui est logique dans un lieu où modernité doit cohabiter avec esprit traditionnel bien ancré. Les jeux n’y font guère exception. Longtemps interdite, la construction de casinos au Japon a enfin été autorisée en juillet 2018, mais sous conditions… Pourtant, c’est dans ce même pays que l’on compte un nombre croissant de personnes accros aux jeux d’argent toujours à l’affût de la dernière liste des meilleurs casinos en ligne.
Une loi autorise la création de casino au Japon, mais sous conditions…
Les jeux d’argent ont été interdits au Japon dès 1907 et étaient même passibles d’une amende de près de 3 500 euros et de trois ans de prison. Toutefois, au pays des contrastes, les joueurs ne courent que peu de risques. En revanche, les établissements jugés illégaux sont fermés, mais c’est sans compter des casinos souterrains.
Précisons que les jeux de loterie existent au Japon depuis 1630. Différents accords ont été conclus au fil du temps, notamment pour assouplir leur réglementation.
Une autorisation à visée économique
Si le Gouvernement japonais a pris cette décision, ce n’est pas un hasard. L’implantation d’un casino dans un complexe touristique est un véritable enjeu pour relancer l’économie. Ceci est d’autant plus intéressant que de nombreux exploitants de casinos souhaiteraient s’investir dans ce cadre, considérant l’intérêt de ce marché dans un pays où grande nombre d’habitants sont d’ores et déjà accros aux jeux. À cette annonce, différentes villes comme Osaka ou Yokohama ont d’ailleurs exprimé leur intérêt.
Toutefois, cette décision ne fait pas consensus. L’annonce a été non seulement accueillie de manière très négative par le grand public, mais en outre, cette opposition a gagné en puissance au fil du temps, en particulier depuis le scandale de corruption qui a touché un ancien membre du Liberal Democratic Party.
Et soumise à restrictions
Si la légalisation des casinos a été prononcée, des conditions restrictives l’accompagnent :
· une autorisation pour l’ouverture de trois complexes (casino, hôtels, magasins) en 2020 ;
· le choix des emplacements par le Gouvernement ;
· des mesures pour lutter contre le phénomène de dépendance au jeu (fréquentation du casino limitée à 3 fois par semaine ou 10 fois par mois, droit d’entrée à 49 euros…).
Près de 4 % de la population dépendante aux jeux d’argent
Les jeux d’argent ont toujours été matière à controverse dans ce pays : interdits d’un côté, mais entraînant des addictions de l’autre, avec pas moins de 3,2 millions de Japonais présentant des signes de dépendance… L’univers du jeu est pourtant très présent dans la culture japonaise.
Contrairement aux machines à sous occidentales, l’univers du jeu se démarque à travers des cinématiques quelque peu hypnotisantes et ludiques pour les Japonais, très férus de ce type de jeux.
On retrouve essentiellement quatre machines incontournables dans les casinos alternatifs :
· le Pachinko, un mélange entre flipper et jackpot : c’est le divertissement par excellence et on compte près de 15 000 salles dédiées à ce jeu national ;
· le Keiba Game, pour faire des paris équestres virtuels ;
· le Pachislot, une machine à sous à jackpot, avec des gains progressifs ;
· le Push Game, qui fait tomber des pièces et qui permet de remporter une récompense par un phénomène de poussée.
D’autres jeux sont également très prisés. En particulier, le Mahjong, un jeu extrêmement populaire, qui se joue un peu comme les dominos, mais avec des tuiles. On le retrouve dans près de 10 000 établissements. De même, le poker tend à se démocratiser progressivement.
Une pratique ambiguë, mais tolérée, pour les jeux d’argent
Si les jeux d’argent sont interdits c’est sans compter les pratiques locales… En effet, lorsque vous entrez dans un casino alternatif, il faut payer des billes ou des jetons pour pouvoir jouer aux machines. Or il n’est pas possible de repartir avec votre butin en argent ! Vous n’avez le droit qu’à des objets d’artisanat ou des bonbons par exemple. Si vous souhaitez récupérer de l’argent, vous devrez vous rendre dans une boutique spécialisée, généralement tenue par des Yakuzas.
Quelles seront les perspectives ?
Si le paradoxe est toujours d’actualité, de nombreuses questions restent entières. La population est certes défavorable à l’idée de l’ouverture de casinos, face aux nombreux risques sous-jacents, en particulier en termes d’addiction. Toutefois, le fait est que le pays compte déjà un nombre important de personnes qui y sont dépendantes, ce qui est d’autant plus significatif que des méthodes alternatives ont été mises en œuvre pour déjouer les restrictions. En parallèle, la Japan Casino Academy, établissement de formation, pourtant reconnue et très appréciée, a fermé ses portes depuis la crise sanitaire. Il n’en reste pas moins que le marché des jeux d’argent reste une manne non négligeable pour relancer l’économie, mais aussi pour les exploitants.